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Etude d'une population d'oiseaux par le baguage

près d'Orléans (France)

Ringing birds on the edge of the river Loire (France)

Lionel FREDERIC

La famille des Sylvidés représentent près de 51 % des captures (pour 14 espèces : Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla, Fauvette des jardins Sylvia borin, Fauvette grisette Sylvia communis, Fauvette babillarde Sylcia curruca, Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta, Rousserolle effarvatte Acrocephalus scirpaceus, Phragmite des joncs Acrocephalus schoenobaenus, Locustelle tachetée Locustella naevia, Bouscarle de Cetti Cettia cetti, Pouillot véloce Phylloscopus collybita, Pouillot fitis Phylloscopus trochilus, Pouillot siffleur Phylloscopus sibilatrix, Roitelet huppé Regulus regulus ,Roitelet triple-bandeau Regulus ignicapillus).

Rousserolle effarvatte Acrocephalus scirpaceus

Chronologie saisonnière d'une "colonie" fluviale continentale :

L'Effarvatte est présente au bord de la Loire de mi-avril à septembre.

Les premiers nicheurs locaux sont de retour durant la seconde moitié d’avril (troisième décade notamment) et les arrivées se généralisent courant mai. Tant que les roseaux et les orties n’ont pas une taille suffisante, les Rousserolles se tiennent dans les saules arbustifs. A cette époque, certains individus montrent une adiposité maximum.
Les femelles avec plaque incubatrice sont notées à compter du 10 mai et jusqu’en août. Des pontes ont lieu au moins jusqu’à mi-juin.
A la mi-juillet, la mue postnuptiale (partielle) est à peine commencée tandis que la mue postjuvénile est déjà bien entamée. A noter qu’à cette époque, certains poussins ne volent pas encore !
A la mi-août, l’essentiel de la population adulte est partie, ne laissant sur place que quelques nicheurs tardifs. La présence des jeunes, locaux et migrateurs, est encore importante en première décade de septembre (tous en mue des tectrices). Quelques rares cris sont parfois entendus début octobre.
Des jeunes bagués lors de leur premier été (mâles et femelles) reviennent nicher sur le site les années suivantes (dès le mois de mai de leur deuxième année).  

Bouscarle de Cetti Cettia cetti

Le suivi des territoires est rendu difficile par la « mobilité » des mâles chanteurs, sans doute provoquée par une compétition incessante.

Exemple : le mâle n°920, bagué un 25 novembre a hiverné sur un territoire (contrôlé le 27 janvier) qu'il a finalement cédé au printemps suivant. 
Le canton en question est d’ailleurs âprement disputé : au cours d'une même année, il a ainsi changé de main entre le 27 janvier (mâle n°920) et le 4 mai (mâle n°984 qui, le 11 avril, occupait un autre territoire situé un peu en amont), puis le 5 octobre, avec un nouveau propriétaire (mâle n°445), qui sera contrôlé encore plus en amont le 16 novembre !

Les femelles paraissent beaucoup plus casanières et moins mobiles.
L’une d'elles a effectué au moins 4 hivernages (4 années civiles) sur le site. Elle détient le record de port de bague : 1140 jours soit 3 ans, 1 mois et 14 jours.

Rousserolle effarvatte, adulte de retour sur son lieu de nidification - 4 mai (J.Dumont)

Bouscarle de Cetti, mâle adulte - 27 janvier (J.Dumont)

Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla

L'examen des plumages permet parfois de collecter des informations sur les habitudes alimentaires des oiseaux...
Les secrets de cet "insectivore frugivore" qu'est la fauvette sont ainsi révélés par le baguage.

En majorité migrateurs, les mâles locaux sont de retour sur le site dès la deuxième décade de mars et le passage prénuptial s’étale au moins jusqu’à la fin d’avril. 
A cette époque, les adiposités sont en général fortes, même chez les nicheurs locaux (contrôle d’un mâle local un 27 mars avec une adiposité maximale et une masse de 21,5 grammes et d’un autre un 11 avril avec lui aussi une adiposité maximale et une masse de 20,5 grammes). 
A leur retour, si les températures sont basses et les insectes rares, les baies de Lierre constituent une bonne part de leur alimentation : les plumages sont alors maculés de pourpre !

Quant aux quelques fauvettes hivernantes, elles se concentrent exclusivement dans les secteurs à Gui. Leurs fientes sont d'ailleurs imprégnées du suc gluant de ces baies.
Les baies de Gui sont encore consommées en mars.

Fauvettes à tête noire, jeunes mâles durant leur premier hiver - 10 janvier (L.Frédéric)

Fauvette des jardins Sylvia borin

Jeunes et adultes muent leur plumage à partir de juillet et jusqu’en septembre. La mue postnuptiale est généralement partielle (rectrices centrales, rémiges tertiaires et grandes couvertures) mais certains adultes effectuent une mue suspendue avant de migrer (score primaire de 25 un 8 septembre ; un mâle local présentait une mue suspendue après la 8ème rémige primaire un 1er septembre). 
D’autres muent peut-être entièrement.

Les jeunes de l’année représentent 2/3 des prises en juillet-août-septembre. Fin août, après la fin de leur mue postjuvénile, ils présentent des adiposités positives. Le flux migratoire automnal est très net après la mue.
Bien peu de ces jeunes sont retrouvés plus tard, en tant que nicheurs locaux (2 à 3 %).

Fauvette des jardins, immature - 15 août (C.Maurer)

Pouillot véloce Phylloscopus collybita

En fin d’automne sont parfois capturés des individus présentant des caractères « nordiques » :

- une femelle probable présentant les caractéristiques de la ssp P.c. abietinus le 21 novembre 2009.

- un individu au plumage vert et chamois, et à grande aile (64 mm) le 6 décembre 2009.

- un individu, gris vert, tendant vers P.c. abietinus le 21 novembre 2010.

- un jeune mâle de type P.c. abietinus(manteau gris, rémiges vertes) dès le 3 octobre 2015.

 

Pouillot véloce de type abietinus - 6 décembre (C.Lartigau)

Pouillot véloce de type abietinus, mâle immature - 3 octobre (L.Frédéric)

Pouillots véloces de type abietinus (individu à gauche) et de type collybita (individu à droite) - 21 novembre (J.Dumont et C.Maurer)

Référencement bibliographique : 
FREDERIC L. (2018), "Etude d'une population d'oiseaux par le baguage. Avifaune des bords de Loire près d'Orléans" : www.lioric.com. Tous droits réservés.

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